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Nous vous avons donné rendez-vous devant une banque pour exprimer notre colère face aux diktats des marchés financiers et des banques. Aujourd’hui, devant la crise majeure que connaît le capitalisme, les financiers imposent leur loi aux peuples avec la complicité des gouvernements à leur service. La crise du capitalisme est entrée dans une nouvelle phase aiguë, mettant à jour les contradictions profondes du système. Le nouveau plan d’austérité annoncé par Fillon reprend les mêmes mesures que celles qui ont déjà fait la preuve de leur inefficacité partout où elles sont appliquées : gel des dépenses de l'État, diminution des prestations sociales, notamment des allocations familiales et allocation logement, avancée d'un an du passage à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite, augmentation de la TVA... Ce plan est une véritable provocation sociale, une accélération dans l'austérité généralisée. Comme en Grèce, comme en Espagne ou en Italie, l’aggravation de l’austérité alimentera la spirale infernale : baisse du pouvoir d’achat, baisse de la consommation, baisse de la production, baisse des recettes fiscales. Au final, une catastrophe prévisible tant sur le plan social, économique que pour les finances publiques. Les plans d’austérité successifs échouent à endiguer la crise, l'aggravant au contraire, et suivent toujours les mêmes dogmes : soutien et garanties sans cesse accrus au système bancaire et financier pour prévenir son effondrement ; et en contrepartie austérité décuplée pour les salaires, les retraites, les dépenses sociales et publiques. Ce couple infernal est train d’étouffer des pays entiers, les finances publiques de la plupart des pays européens, ainsi que le budget de toutes les collectivités locales et celui de millions de familles qui n’arrivent plus ni à travailler ni à vivre. Les tenants du libéralisme tentent d’exonérer le système capitaliste mondial de cette crise en cristallisant le débat sur l’idée d’une crise de la dette publique mais les causes des dettes publiques actuelles sont à chercher dans les dogmes libéraux appliquées depuis le début de la construction européenne et qui n’ont pour objectif que de favoriser la bulle financière. La crise actuelle en Europe, c’est le choix de la finance et de la spéculation au détriment du travail, au détriment de l’économie réelle et de la production, notamment industrielle. On a privé les Etats de ressources et on les a endettés sciemment en permettant aux banques d’affaires de spéculer, en refusant tout contrôle des capitaux. Deux exemples : 1 Avant 1974, les États européens pouvaient emprunter directement aux Banques centrales nationales à 0%. C'est maintenant interdit, ils sont contraints d'emprunter aux banques privées sur les marchés financiers. Depuis 1974, la France a payé en intérêts 1200 milliards d'euros aux banques privées, à comparer avec les 1641 milliards de dette publique actuelle ! 2 Les banques privées obtiennent de l'argent auprès de la Banque centrale européenne (BCE) à un taux d'1,5% qu’elles reprêtent aux États entre 3 et 15%, par exemple à la Grèce pour ce qu'ils osent appeler un sauvetage ! La crise est aussi l’occasion rêvée de mettre en œuvre le déni démocratique réclamé par les marchés financiers. Le G20 a mis sous tutelle la Grèce et maintenant l’Italie. En Italie, les marchés ont réussi ce que tous les scandales n’avaient pas réussi à provoquer : la démission de Berlusconi après l’adoption de mesures draconiennes d’austérité. Les pays de la vieille Europe sont aujourd’hui soumis par le FMI et le G20 à une forme de mise sous tutelle de leurs gouvernants et de leurs peuples jusqu’alors réservée aux pays en voie de développement. La démocratie est mise en cause par ce terrorisme de la finance qui veut pouvoir dicter aux peuples et aux gouvernements leur conduite sous la menace permanente des agences de notation. Jouant sur la peur qu’inspirent les conséquences d’un écroulement complet du système, nos gouvernants martèlent que la seule issue possible consiste à réduire les dépenses publiques, donc à réduire notre protection sociale, nos salaires, nos retraites, nos services publics. Et cela dans le but sacro-saint de « rassurer les marchés financiers. » Pourtant si la France est moins durement frappée par la crise, c’est bien grâce au filet de sécurité que constitue son système de protection sociale. La crise de la dette publique n’étant qu’un des aspects de la crise du système capitaliste, chacun peut le constater : les plans d’austérité à répétition, dans toute l’Europe, n’ont qu’une conséquence tangible, l’aggravation de la crise. Moins de revenus pour les peuples, c’est moins de consommation donc une baisse de la production, du chômage supplémentaire, encore moins de revenus, etc. L’austérité nourrit la crise de la dette publique. Sans parler du gâchis social et humain. La question posée par la crise des dettes publiques n’est pas celle de la réduction des dépenses mais bien celle de l’augmentation des recettes : taxer les revenus du capital à même hauteur que ceux du travail, réformer la fiscalité et surtout réorienter la production des richesses à répartir en s’appuyant sur une nouvelle politique du crédit, sur des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises. Il est urgent de changer le rôle et les missions de la BCE : les Etats doivent de nouveau pouvoir emprunter directement auprès d’elle sans passer par les marchés financiers et leurs taux d’intérêt exorbitants. Modifier les critères du crédit des banques et les missions de la BCE, les rendre utiles à l'emploi, aux services publics, au développement durable sont les seuls outils pertinents pour sortir de la crise. C’est ce que propose le programme du Front de Gauche, son candidat à la présidentielle JL Mélenchon, et ses candidats aux législatives. Sur la Haute-Garonne, nous serons dix candidat-e-s à porter, avec le mouvement social, un projet qui apporte de vraies réponses à la crise du capitalisme. Ne laissons plus les marchés financiers dicter leur politique ! Nous allons continuer à nous mobiliser, à construire un large rassemblement pour contester leur pouvoir absolu aux banques et aux marchés financiers. Oui, occupons-nous de ce qui nous regarde : « nous sommes les 99% !»

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