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Réforme territoriale : un centralisme qui ne dit pas son nom !

Depuis la Révolution française, notre histoire républicaine est bâtie sur trois niveaux institutionnels, la commune, le département, l'État. La loi de décentralisation de 1982, dans un soucis d'aménagement du territoire (créer un équilibre entre la capitale macrocéphale et le désert français) a renforcé le pouvoir des collectivités territoriales. La réforme en cours verra nos territoires structurés en trois nouvelles strates : les métropoles, les régions et l'Europe.
Sous prétexte d'économie on nous parle de réduire les doublons, de mettre fin au «mille-feuille» administratif. Depuis des années, on nous sert cette métaphore pâtissière à toutes les sauces !
Et pourtant, c'est bien le Président Hollande qui déclare en octobre 2012 : «Des arguments en termes d'économies sont souvent avancés pour supprimer un échelon. Ils ne résistent pas à l'examen dès lors qu'il n'est pas question d'abolir les compétences que cette collectivité exerce. À part supprimer quelques dizaines d'élus, où est l'économie ? Quand à la simplification espérée, elle aboutirait à l'éloignement le plus souvent de nos concitoyens par rapport aux décisions prises sans effet sur efficacité même du service rendu.» On ne peut que regretter le revirement de notre président ! Car, c'est bien de cela qu'il s'agit : d'un éloignement de la démocratie. Et, avec le mythe du guichet unique c'est la mise en place d'un nouveau centralisme : d'un jacobinisme d'État on passera au jacobinisme régional !


La technocratie remplace la politique.


Par des discours techniques sur la simplification administrative et les économies budgétaires, on tente de noyer les implications politiques. Un département est gouverné par un conseil élu au suffrage universel direct et qui représente une majorité politique, dans les décisions qu'il prendra cela a une influence : le département du Val-deMarne, par exemple, offre un ordinateur portable à chaque collégien entrant en 6ème et concentre à lui seul 40% des crèches départementales de France.
La privatisation des services publics.


Derrière cette réforme il y a la volonté de supprimer nos services publics (d'après l'Insee, les
collectivités locales ont assuré en 2012 plus de 70 % de l’investissement public) au profit de
services aux publics privatisés .
La concurrence libre et non faussée devrait améliorer notre quotidien ?
Mais, contrairement aux principes d'égalité des territoires promus par la loi-cadre Deferre de
1982, comment peut-on croire qu'une politique mettant en avant la concurrence et la
compétitivité se soucierait du mieux ê
tre des citoyens ?

S.N.

Tag(s) : #réforme territoriale, #contribution militante, #pcf toulouse